Le centre de la Grèce

Publié le par stefisa

Vendredi 19 mars, nous prenons la route d’Athènes, après une nuit et matinée fraîche : 7°C dans le camping-car. La bouteille de GPL tout comme celle de propane est vide. On pensait que celle de réserve (propane) était encore partiellement remplie…

Notre première recherche dans Athènes était donc celle du GPL. Entre des données très approximatives de GPS ainsi que des renseignements tout aussi approximatifs de pompistes, on finit par trouver une station d’Autogaz (GPL), après avoir tourné pas loin d’une heure dans la capitale. On remplit non seulement la bouteille de GPL mais aussi celle de propane avec le même mélange (butane + propane) : amis physiciens/chimistes, est-ce un problème ? en tout cas, ceci semble être une pratique courante ici…

Seconde mission : trouver un stationnement. Un camping cariste croisé à Nauplie nous avait donné quelques indications sur un parking tranquille, au niveau du port de Faliro, remis à neuf pour les JO de 2004. On tourne un peu avant de trouver l’aire de parking conseillée par le « français barbu » mais notre recherche est récompensée. Très bonne « adresse » car le terrain est plat, devant un petit port, proche d’un tram qui mène au centre ville en 30-45minutes. On se gare à côté d’un autre camping-car que l’on reconnait : celui d’Yves, un québécois croisé précédemment, lui aussi à Nauplie. On profite du coucher de soleil le long des structures olympiques, Coline à vélo, Loane en trotteur, Yves et nous deux en train de surveiller les filles tout en profitant de la vue sur le port du Pirée.

 Athenes1

 Le lendemain, nous partons tous les 5 en Tram en direction de la place de Syntagma. On y arrive quelques minutes avant la relève de la garde devant le Parlement : cérémonial encore plus folklorique qu’à Londres (c’est pour dire), avec une marche inspirée de celle de la cigogne… difficilement descriptive ; on a fait une vidéo que l’on pourra vous montrer à la maison. Mon moment préféré : le « bisou » des pompons au bout des chaussures.

 Athenes2

On se dirige ensuite sur le site de l’Acropole pour découvrir le théâtre de Dyonisos (on se réserve l’autre partie du site pour le lendemain). On monte ensuite sur une butte proche de l’Acropole d’où nous découvrons l’importance de la capitale, avant de redescendre dans le quartier du Plaka, hyper touristique, où les terrasses bondées de restaurants envahissent les ruelles pentues. On retourne au camping-car et retrouvons Yves, en compagnie de Thomas et Léa, un jeune couple qu’il avait précédemment rencontré et à qui il avait donné rendez-vous à Athènes pour une petite bouffe…

On fait donc plus ample connaissance tous les 7… Yves, en voyage depuis quasiment 5 ans à travers l’Europe (et le nord de l’Afrique) dans son « Camper », et Thomas et Léa dans un fourgon aménagé par Tom, en voyage « semi professionnel » pour une année en Europe (lui photographe, elle étudiante dans l’optique d’être journaliste). On prend le repas tous ensemble « chez nous » avec un repas préparé par Yves : « Chop de Lard et P’tit bout d’jeune homme » en québécois (d’Yves) dans le texte (c'est-à-dire côtes de porc et saucisses).

Dimanche 21 mars, nous repartons avec Yves pour grimper à l’Acropole et visiter les principaux sites, comme le Parthénon. Beaucoup de monde et un grand nombre d’échafaudages gâchent un peu la visite.

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Nous redescendons vers le quartier de Thissio, rempli de touristes grecs. Nous traversons le marché aux puces et débouchons sur la place de Monesteraki, d’où nous reprenons le métro+tram pour regagner le CC à la nuit tombante. En arrivant, nous entendons des chants venant de nos « voisins » : une dizaine de fourgonnettes immatriculées principalement en Roumanie, ainsi que du 59 (Nord de la France). Après une écoute à distance, un homme nous propose de nous approcher. On intègre le cercle formé de musiciens (accordéonistes), choristes et le reste de la famille de gitans. Après quelques chants, un homme prend un livre et célèbre un rituel religieux qui s’apparente à une messe : une femme « pleure » tandis que surgissent spontanément des « Alléluia » ou d’autres formulations. Vient ensuite le moment de prier, chacun à haute voix, et puis à l’unisson, de plus en plus fort. Une tentative de dialogue (en italien), avec Gusti, un ado du camp, nous a permis de comprendre qu’ils faisaient cette messe tous les soirs, dans les rites de leur religion (« Penti Costal »), et qu’ils étaient plus ou moins sédentaires et vivaient de mendicité. Il nous demande au passage une petite pièce ; à peine le porte-monnaie sorti, tous les enfants de la famille se précipitent autour de nous. Après distribution de quelques piécettes, les plus grands et les parents leur demandent de cesser de réclamer. On les quitte alors qu’ils nous invitent à revenir le lendemain pour la messe.

Le lendemain matin, nous détachons les vélos pour gagner une immense aire de jeu le long de la mer. On quitte ensuite Athènes pour prendre la route de Delphes. Nos principaux souvenirs de la capitale seront, comme vous pouvez le constater, basés sur nos rencontres plus que sur la ville elle-même.

La route est assez longue pour rejoindre Delphes d’autant plus que, pour la première fois depuis 6 mois, on se retrouve dans les bouchons d’Athènes (histoire de ne pas oublier totalement la vie parisienne). La route grimpe ensuite pas mal, jusqu’à Arachova, au pied du mont Parnasse (décidément, Paris n’a jamais été aussi proche dans nos pensées). On est surpris, en traversant cette ville de montagne, de trouver des boutiques avec, sur le trottoir, vêtements de ski, chaussures, luges… alors que le printemps est bien installé et que seules les cimes des montagnes sont enneigées. Nous visitons le fabuleux site le lendemain matin, dont l’intérêt principal est le sanctuaire d’Apollon, ainsi que la voie sacrée que les pèlerins empruntaient il y a 2500 ans pour questionner les Pithies.

 Delphes

 La visite est complétée par celle du musée, renfermant les « trésors» de le la voie sacrée, édifiés par les différentes villes pour accueillir les offrandes de leurs pèlerins, ainsi qu’une partie du fronton du temple d’Apollon et quelques magnifiques statues comme celles du Sphinx ou de l’Aurige.

 Delphes2

 On quitte le site pour faire un dernier tour en bord de mer, à Galaxidi. La ville est agréable mais ne valait pas le détour que l’on a fait. On quitte donc le litoral pour quelques jours et prenons la route des Météores que nous atteignons jeudi 25 mars en fin de matinée. Le site est assez incroyable, avec ses immenses blocs rocheux sortant de nulle part, érigés vers le ciel, au sommet desquels des moines n’ont rien trouvé de mieux à faire que d’y construire des monastères.

 Meteores

Recherche de tranquillité, se rapprocher de Dieu… maintenant, en tout cas, pour la méditation, c’est un peu plus compliqué car les monastères sont devenus de véritables sites touristiques et comportent chacun leur petit musée et leur petite boutique. Les intérieurs des monastères visités (Agios Stephanos et Grand Météore) n’offrent pas d’intérêt particulier. Le plus impressionnant (surtout pour des non pratiquants), réside dans la contemplation du site par ces différents points de vue. Nous faisons d’ailleurs deux balades très agréables permettant de profiter du cadre : l’une à partir de Grand Météore, en passant de l’autre côté du rocher, l’autre au départ de la ville de Kastraki, nous amenant au pied d’autres monastères, ceux-ci à même la roche.

 Meteores2

En parlant de roche, une pensée pour Olivier T. et Jérôme F. : si un jour vous comptez venir dans les environs, n’oubliez pas vos chaussons d’escalade : quelques fans d’escalades se retrouvent ici.

En redescendant de notre seconde balade, nous retournons au camping-car et voyons que nous avons de « nouveaux » voisins. Thomas et Léa nous ont retrouvé et  nous passons une très bonne soirée ensemble. On ne devrait plus les recroiser car ceux-ci prennent la direction de la Bulgarie. Nous quittons ce lieu vraiment hors du commun pour prendre la route montagneuse de l’ouest pour atteindre Metsovo, charmant village de montagne animé. De sa place centrale, une très belle vue sur les montagnes enneigées d’un côté, les belles maisons en toit de lauze de l’autre, avec ses petits commerces regorgeant de bons produits régionaux (on trouve enfin un très bon fromage de brebis, autre que la féta) et ses restaurants aux bonnes odeurs de viande grillée.

 Une ambiance « vacances d’hiver » qui contraste vraiment  avec nos précédentes journées ensoleillées du bord de mer.

 Metsovo

 

Metsovo1

 

On quitte la ville dimanche 28 mars en fin de matinée, au moment où les touristes arrivent : la ville si calme la veille, s’emplit rapidement ; des agents de circulation sont même présents. On continue notre route vers l’ouest pour arriver, une trentaine de kilomètres plus loin à Ioannina vers midi. Ayant fait le plein de bonnes saveurs le matin même à Metsovo (complétées par un gyros) et le temps étant vraiment très beau, on décide de visiter la ville sans plus tarder. On ne remettra les pieds dans le camping-car qu’aux environs de 19 heures, après quelques kilomètres dans les pattes. La ville occupe un site magnifique au bord d’un immense lac derrière lequel s’élèvent les montagnes. Le bord du lac est joliment aménagé avec des espaces verts, pistes cyclables et piétonnes, grande aire de jeu et nombreux restaurants et bars avec terrasses. A côté de cela, la citadelle, à l’intérieur de laquelle se trouvent essentiellement des habitations aux façades bicolores que l’on parcourt dans des petites ruelles. On passe devant l’ancienne synagogue (grand centre du judaïsme grec jusqu’en 1945), et grimpons sur le promontoire occupé par la mosquée Aslan Pacha avec son minaret dominant le quartier.

 Ioannina

On ressort de la citadelle du côté de l’ancien quartier du bazar, devenu maintenant un quartier commerçant où les grandes enseignes se succèdent. Cette ville au bord du lac Pamvotis est vraiment très agréable mais, comme nous l’ont confirmé un couple franco-russe rencontrés, réservée à une population aisée. Le contraste est assez grand avec la majorité  des villes et villages traversés jusqu’à présent en Grèce. On profite jusqu’aux derniers rayons du soleil de ce très beau site.

 Ioannina2

 

Le lendemain, on fait le plein d’essence et de GPL avant d’entrer dans les Zagoria, à une quarantaine de kilomètres au nord de Ioannina. Les Zagoria (« au-delà des montagnes) regroupent une quarantaine de villages dans cette très belle région ou l’on peut admirer entre autre le canyon  de Vikos, d’une profondeur et d’une largeur avoisinant les 1000 mètres. On le découvre une première fois de Monedendri, après une petite balade jusqu’à un monastère. Ce village est l’un des plus touristiques et doit être vanté entre autre dans la guide du « Routard » d’Israël car on a croisé pas moins de  4 « familles » venant de là-bas (et ne se connaissant pas entre eux) : c’est Pessah mais quand même, c’était surprenant.

Sur les conseils de l’un d’eux, on continue la petite route de montagne jusqu’à sa fin, pour terminer à pieds sur quelques centaines de mètres, jusqu’à un magnifique point de vue du haut du canyon.

 Zagoria1

Sur ce Parking du « toit du monde » on trouve 2 familles de camping caristes allemands avec qui on discute un peu (enfin, Isabelle). On s’échange quelques tuyaux sur les aires de stationnement en Grèce, les laissons là a priori pour la nuit et redescendons de quelques virages pour nous arrêter dans un petit champ de neige. Coline profite un peu de la neige qu’elle n’a pas eu cet hiver et Loane découvre la sensation étrange des pas glissants dans la neige. Coline découvre des traces de pas qui nous laissent un peu perplexes : à vous d’en juger si la photo passe bien… Gros chien, ours (il y en a dans la région, rappelez vous la photo de Metsovo)???

 Zagoria2

On reprend la route des Zagoria, vraiment très belle et très diversifiée entre le passage de cols aux sommets enneigés et la traversée de plateaux vert tendre et les villages, on ne peut plus isolés. On avait bien fait de faire le plein d’essence avant de grimper dans les Zagoria ; on aurait d’ailleurs dû par la même occasion remplir le frigo car ici, les commerces se résument aux chambres d’hôtes et restos. On cherche un endroit pour passer la dernière nuit avant un ravitaillement indispensable et là oh miracle, non seulement on trouve un coin paradisiaque, mais en plus la nourriture vient à nous. On passe un pont après la traversée du village d’Aristi, en direction de Papigo et trouvons une aire propice au stationnement, à l’entrée du parc national, au pied d’une rivière aux reflets magnifiques.

Zagoria3

A côté, un champ de fleurs ; un peu plus loin, la forêt et les montagnes. Une famille de grecs s’arrêtent pour un pique nique et après un bref échange verbal, ceux-ci nous invitent à les rejoindre : petits poissons (style rouget), pain, oranges, le tout accompagné de tsipouro (raki local). Entre temps, les allemands rencontrés en début d’après-midi s’arrêtent à nos côtés. Ceux-ci, à peine installés, s’affaires à rassembler du bois, pour allumer un feu. Ils nous proposent de se joindre à eux. Isa fait un risotto avec les restes du frigo, on emballe nos dernières patates pour les faire à la braise et en tant que bon allemands, ils nous accueillent avec des bières et des saucisses. Encore une rencontre typique de ces vacances itinérantes. De nouveau, un très bon souvenir.

On quitte les Zagoria le lendemain après une matinée au bord de cette très belle rivière, puis prenons la direction de Kakavije, à la frontière avec l’Albanie. On fait au préalable le plein du frigo et nous arrêtons dans l’un des derniers villages avant la frontière, Ktismata. On y fera la connaissance d’un homme parlant le français qui nous invitera à boire un verre dans le bar tenu par Dimitris, avec qui nous converserons un bon moment, sa femme et lui étant intéressés par un achat éventuel de camping car. On restera un jour de plus dans cet accueillant village et on hésite à partir car les fêtes de Pâques approchent et celles-ci sont joyeusement fêtés le dimanche soir. Cela nous aurait fait rester 48 heures supplémentaires : on décide de partir dans la matinée du vendredi 2 avril pour traverser l’Albanie.

 

 

 

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D
Quand je vous lis, je suis de plus en plus impatiente de partir !!!<br /> Question , pour le GPL , peut on suffire avec une seule bouteille GPL uniquement ou prévoir autre chose ?<br /> pour les monastères dans les rochers, nous regardions des documentaires cet après midi !!<br /> bonne soirée
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J
<br /> Salut les Roi "Da"<br /> C'est toujours, avec un immense plaisir de vous retrouver et de voir votre circuit.<br /> Je constate, que les filles ont bien changé et se portent à merveilles, tout en profitant de beaucoup de bonheur d'être avec leurs parents.<br /> Je vous embrasse, tous les 4 et à bientôt aux nouvelles.<br /> Ninique et mile bisous qui pètent aux puces<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Coucou,<br /> <br /> Quel bonheur de savoir que Ginette et Marie-Thérèse sont bien arrivées. Marie-Thérèse doit être fatiguée mais folle de joie. Vivement que l pluie cesse et que vous puissiez goûter ces retrouvailles<br /> et un pays nouveau et nouvellement reconstruit.Bises à tous.<br /> <br /> Patricia . Bravo, ce que vous faites est un enchantement !<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Bonjour chers globetrotteurs,<br /> <br /> Aujourd'hui, votre Grand' Mamie Marie-Thérèse prend son envol via Zagreg avec votre Mamie Ginette. Je suis Patricia, Marie-Thérèse vous en dira plus. Je vous suis depuis peu, ravie, émerveillée,<br /> admirative. Je vous embrasse fort.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Bonjour Patricia,<br /> <br /> <br /> les grands-mères sont bien arrivées à Dubrovnik et nous attendons impatiemment la fin de la pluie pour commencer la découverte de la côte dalmate.<br /> <br /> <br /> Content d'avoir une nouvelle lectrice.<br /> <br /> <br /> Marie-Thérèse vous embrasse<br /> <br /> <br /> <br />